ACTUeL
LES GLACES de Rébecca Déraspe
LES GLACES
Texte Rebecca Déraspe / Mise en scène Sophie Langevin / Scénographie et costumes Peggy Wurth / Création sonore Rozenn Lièvre
Lumières Jef Metten / Assistant mise en scène, vidéo Jonathan Christoph
Avec Julien Duval, Thomas Gourdy, Lydia Indjova, Francesco Mormino, Juliette Moro et Renelde Pierlot, Amandine Truffy
Une Production Escher Theater, Co-production JUNCTiO
Avec le soutien du Ministère de la Culture
C’EST SUREMENT LE FAIT QUE TOI T’AS SOULEVÉ MA JUPE QUE J’ESSAYAIS DE RETENIR À DEUX MAINS QUI T’A FAIT PENSER QUE J’EN AVAIS ENVIE
Quand Noémie apprend que son fils est accusé de viol, c’est son secret enfoui qui ressurgit avec fracas comme une paroi de glace qui se décroche soudainement et elle n’a pas d’autre choix que de confronter ses deux amis d’enfance qui l’ont agressée 25 ans plus tôt. Dans la nuit un sms est envoyé et Vincent est mis à la porte de chez lui et retourne chez son père dans sa petite ville au bord du Fleuve. Il y retrouve sa sœur et Sébastien présent pour les mêmes raisons que lui. Et ce sont les trajectoires de tous les protagonistes de cette histoire qui seront bouleversées dans ce grand dégel de la parole.
Definition de consentir dans le petit robert ; verbe transitif indirect consentir à, accepter qu'une chose se fasse. ➙acquiescer
Proverbe qui ne dit mot consent, celui qui se tait ne s'oppose pas.
Quel étrange proverbe qui parle du consentement et du silence, un proverbe qui semble définir le consentement par le silence, un proverbe qui prétend dire ce qu’est le consentement depuis le fait de ne dire mot.
Début des répétitions, semaine du 2 septembre 2024.
Quand on entend les derniers mots de la semaine de l’avocat de Dominic Pelicot « il y a viol et viol » ou celles du journaliste Charles Consigny sur le plateau de RMC qui répond à un autre journaliste plaisantant qu’avec la diffusion des Quatre saisons de Vivaldi dans les parkings cela « ferait un viol moins déplaisant. ». On mesure avec effroi le chemin encore à parcourir pour transformer les comportements et démonter le cadre du patriarcat qui a assis un système qui a objectivé la femme systématisant le viol. C’est grâce au mouvement #Metoo, au courage de toutes ces femmes; actrices, écrivaines aujourd’hui sportives, journalistes pour enrayer enfin ce système.
Rébecca Déraspes nous donne avec cette histoire à entendre ce que le consentement recouvre comme complexité de regards et d’appréhensions. Le mot résonne tout au long de la pièce aux vibrations du traumatisme encastré dans la glace. Le traumatisme nous met en dehors de la parole. Elle va ici la mettre en route. Rébecca Déraspes nous fait ressentir à travers la voix Les Glaces, ce qui se passe dans le corps et dans le cerveau lors d’une agression et ce qui se joue sur le chemin du dégel, de la dé-sidération ; Couleur sonore de l’effondrement d’un fleuve gelé.
Dans le même temps, un ébranlement comme des secousses telluriques qui ne s’arrêtent pas ont lieu dans les esprits des deux hommes qui ont commis le viol, 25 ans plus tôt, ainsi que pour Richard, le père de Vincent qui avait vu et qui s’est tu. Il est tant question du silence ou des non-dits qui continuent à occuper l’espace malgré tous les mots qui déferlent.
C’est cette voix ; mots isolés, mots écorchés, mots transis, mots qui racontent les coups et qui dit le chemin de la délivrance, c’est cette voix qui m’a donnée l’urgence de monter ce texte.
C’est cette voix qui a fait résonner en moi des mots que j’ai prononcé dans le silence de ma tête et qui sont restés tus. Et c’est à partir de cette voix, que je vais articuler la mise en scène. Le son sera l’écho du chambardement, de la tourmente de la vie de ces personnages dont l’histoire va basculer en 3 jours, alors que la réalité des évènements étaient en veille durant 25 ans ; Mettre en jeu toutes les voix dans leurs multiplicités ; celles qui luttent pour se faire entendre ou celles qui aimeraient poursuivent le déni pour que rien définitivement ne soit dérangé.
Avec Les Glaces, Rébecca Déraspe nous invite à oser dire, à prendre ses responsabilités pour changer les rapports. Pour ne pas donner en héritage le souvenir traumatisant qui restera actif. Pour que le mot consentement ne soit plus silence,
« Lors d’un viol; Un mécanisme de sauvegarde exceptionnel qui génère l’installation d’un grave trouble de la mémoire peut se réveiller plus tard, faisant revivre à la personne la violence initiale à l’identique, de façon incontrôlée et envahissante, avec la même terreur, les mêmes douleurs, les mêmes ressentis sensoriels sous forme de flashbacks (images, bruits, odeurs, sensations) »
Muriel Salmona, psychiatre.
“ Le traumatisme psychique est toujours une histoire de corps, où les mots sont perdus. Une histoire de corps car il est le lieu de l’effraction, et que cette effraction produit un blanc dans la mémoire du sujet : c’est un « chapitre censuré de l’histoire » dira Lacan.
C’est la poésie des mots, le pouvoir insurrectionnel de la langue qui permettent de faire reconnaitre, d’indiquer en quel point intime de la vérité de l’être, le sujet a été percuté par le traumatisme sexuel, en quel endroit de son histoire l’évènement est venu prendre place pour inscrire une trace ineffaçable.”
Clotilde Leguil, philosophe, écrivaine – Céder n’est pas consentir. Ed.Puf.
LA PRESSE EN PARLE
LE WORT: https://www.wort.lu/kultur/noemie-a-ete-violee-son-fils-a-viole.-y-a-t-il-moyen-d-arreter-cet-engrenage-fatal/23770182.html
VIRGULE : https://www.virgule.lu/culture/sophie-langevin-explore-la-realite-des-agressions-sexuelles-au-escher-theater/22892285.html
TAGEBLATT : https://www.tageblatt.lu/kultur/les-glaces-de-rebecca-deraspe-quand-le-silence-se-brise/
CE QUE J'APPELLE OUBLI de Laurent Mauvignier - Kinneksbond, Mamer
Texte Laurent Mauvignier / Mise en scène et scénographie Sophie Langevin / Dramaturgie Youness Anzane / Comédien Luc Schiltz / Création musicale et jeu Jorge De Moura / Chorégraphie Emmanuela Iacopini / Scénographie et costume Sophie Van Den Keybus Lumières et régie plateau Jef Metten / Assistanat mise en scène Jonathan Christoph / Chorégraphie Emmanuela Iacopini / Kalaiselvi Lecointe Diffusion / Rébiha Djafar Adminsitration de production
crédit photo Bohumil Kostohzyz, Sofie Knijff
Une production JUNCTiO / Coproductions CAPE (Centre Culturel des Arts Pluriels d’Ettelbruck), Kinneksbond (Centre Culturel de Mamer)
Soutien du Ministère de La Culture de Luxembourg, NEST (Centre Dramatique National Transfrontalier de Thionville), Fundamental Monodrama Festival, Kultur | Lx
L'HISTOIRE
Un homme entre dans un supermarché. Dans le rayon des boissons, il ouvre une canette de bière et la boit. Quatre vigiles surgissent, l’encerclent et l’emmènent dans la réserve. Là, ils vont lui tomber dessus et au milieu des conserves, ils vont le battre à mort. Pour rien. Un narrateur s’empare de cette histoire. En une phrase qui ne finit pas, il s’adresse au frère. Il met des mots sur cet impensable. Il cherche à comprendre les mécanismes qui ont produit cette tragédie. Comment on peut mourir pour rien. Il tente de faire entendre ce que la victime a ressenti. Il traverse ce que sa vie a été ; une vie marginale qui ne laisse pas de traces. Comme peut-être ceux qui étaient face à lui. L’on navigue entre les coups — auxquels la victime ne peut échapper et qui font un bruit mat — et sa vie dehors et le monde tout autour ; sa famille et celles des vigiles et la société, qui a d’une certaine manière peut-être participé à cela.
À travers ce récit, le narrateur tend un miroir à notre société contemporaine et réussit en même temps à nous relier à l’humanité, dans le fracas de l’isolement produit par l’individualisme et la cécité face à l’altérité.
Et l’on en ressort vivant.
(…) ma mort n'est pas l'événement le plus triste de ma vie, ce qui est triste dans ma vie c'est ce monde avec des vigiles et des gens qui s'ignorent dans des vies mortes comme cette pâleur, cette mort tout le temps, tous les jours, que ça s'arrête enfin, je t'assure, ce n'est pas triste comme de perdre le goût du vin et de la bière, le goût d'embrasser, d'inventer des destins à des gens dans le métro et le goût de marcher des heures et des heures (…)*
*Ce que j’appelle oubli
Note d’intention
« Un terrible accroissement de la haine mutuelle et une irascibilité à peu près universelle de chacun à l'égard de tous » Hannah Arendt - Vies politiques,1956
« Aujourd'hui, dans un contexte de compétition accélérée et d’inégalités accrues qui favorise l'impression qu'il n'existe ni société, ni état, mais seulement la guerre de tous contre tous, les individus y sont directement exposés. (...) Cette réaction négative à l'existence de l'autre où l'envie se mêle à une impression d'humiliation et d'impuissance, s'étend et s’approfondit. » Pankaj Mishra - L’âge de la colère, 2017
J’ai découvert Ce que j’appelle oubli à sa parution. Ce fut un choc. J’ai ressenti un ébranlement. La sensation glaçante d’une brutalité en action. Paradoxalement à travers cette violence, le sentiment qu’une main m’était tendue, comme une grande consolation fraternelle. Ce que j’appelle oubli nous plonge dans un mouvement vertigineux, en va et vient, fait de bruits, de coups et de fracas où la respiration suspendue est proche de l’étouffement.
Depuis la sortie de ce livre écrit quelques mois après le meurtre, le monde s’est encore durci. Les sociétés sont fracturées, une violence sourde et systémique commence à poindre, des frontières naissent, des murs se dressent, il y a une sorte de méfiance qui émerge entre les gens ; entre ceux et celles qui n’appartiennent pas aux mêmes classes sociales. La peur créée le rejet, la peur distance. Cet état de défiance pousse à juger l’autre qui n’est pas semblable. A mépriser celui qui failli. Il y urgence à s’occuper du monde des humains, celui qui nous relie et à s’occuper de ses maux. Lumineux et désespéré contre la « petite » barbarie en action, ce texte a la puissance bienveillante d’un élan vital pour que l’humanité ne sombre pas dans l’incapacité à regarder l’autre et à l’accueillir.
Laurent Mauvignier a les mots qui nous consolent.
Comme avec le personnage de Mona dans « Sans toi ni loi » d’Agnès Varda qui meurt de froid dans un fossé, Laurent Mauvignier reconstitue le parcours de cet homme, de façon morcelée, chaque nouvelle pièce retrace un bout de son destin, celui d’un marginal qui a un temps été inscrit dans la société mais qui ne l’est plus. Peut-être par choix. Et comme pour Mona, cette « liberté » dérange, bouscule, peut-être est-elle le déclencheur de cette haine sans limites qui s’est abattu sur lui. On ne le saura pas.
« (...) cette blessure quand il se serait demandé, pourquoi vous m’avez méprisé, moi ? est-ce que c’est vraiment à cause d’un survêt et d’un tee-shirt ? de mes cheveux ? de mon visage ? de mon allure ? est-ce vraiment pour ça que vous avez cru pouvoir vous défouler sur moi ? (...) »
Il y a peu, je suis rentrée chez moi assez tard et dans le petit hall, sous les boîtes aux lettres dormait une femme dans un sac de couchage, à même le sol. Le néon s’est allumé et elle s’est réveillée. J’étais là avec ma clé, prête à ouvrir la seconde porte. J’allais rentrer au chaud, chez moi. Je n’ai pas pu l’ignorer. Impossible. Je lui ai parlé, elle m’a racontée son histoire, sa misère et je l’ai l’invitée à venir dormir au chaud. C’était la première fois que je faisais ça. Je lui ai offert à manger, puis elle a pris un bain. Le lendemain matin, j’ai dû la réveiller. Nous sommes sorties et elle est repartie dans la rue. Un jour, elle est revenue me demander de l’argent. Et j’ai réalisé en la voyant à nouveau, que j’avais eu envie de l’oublier.
Et j’ai eu envie de pleurer.
Le texte de Laurent Mauvignier a pour moi la puissance d’un chant pour tous ceux et celles qu’on oublie, contre ce monde brutal qui donne à la pauvreté et à la marginalité la couleur du rejet.
LA PRESSE EN PARLE
https://www.wort.lu/kultur/ce-que-j-appelle-oubli-plaidoyer-pour-une-humanite-a-restaurer/23932789.html
« Ce que j’appelle oubli est un cri du cœur, un monument funéraire qui tente de redonner une vie, une épaisseur à une vie cachée derrière un nom apparu en quelques lignes ou minutes dans les médias » Jérôme Quinqueret, Tageblatt
Toujours dans une esthétique rafinée, Sophie Langevin parvient à créer un équilibre entre la cruauté et l’humanite (...) Luc dégage une immense humanité qui libère le texte de cette spirale de violence. Dans le Luxembourg d’aujourd’hui où l’on balaie actuellement les moins favorisés de la rue, cette création est extrêmement importante. Jef Schinker, Radio 100.7
« Sophie Langevin dans un travail très sobre et efficace met en valeur le texte qui donne au comédien Luc Schiltz l’occasion de montrer l’émotion contenue qui l’habite (...) sa performance réussit à maintenir la tension et à accrocher le public dans le rôle de ce narrateur » Josée Zeimes, Lëtzbuerger Land
1139_ce_que_jappelle_oubli_dossier.pdfPORTRAITS EN CHAMBRE
Portraits en chambre se situe dans la continuité de L’appartement qui ne dormait pas. Ce sont des performances sur l’intime saisi dans un lieu et une temporalité suspendue. Comme si le temps pouvait s’arrêter et se recomposer d’une autre manière.
Cette forme courte (+/-6 minutes) offre, à travers des portraits de femmes, d'observer, d'écouter notre époque bouleversée par un monde en conflit, une accélération du temps, une impossibilité à transformer notre modèle de société. Qui est tiraillée par des extrêmes et par la perte du collectif. Enfin, une société où les repères sont interrogés, bousculés, notamment sur la question du genre qui modifie nos métronomes intérieurs et la carte intime.
Une société en alerte.
Un double mouvement est recherché ici : d'abord, l'écriture qui dévoile les contradictions humaines, nos ambivalences, nos fragilités, notre puissance. Puis ces mouvements vers « l’autre » auquel sont invités les spectateur.rices /observateur.rices sont renforcés par la position qu'ils/elles occupent. A une distance courte mais contrainte puisqu’elles/ils voient-écoutent-observent par un interstice, ou dans la position privilégiée d'etre seul.e. dans une salle avec la figure performée. Ils/elles deviennent complices de l’histoire qui peut aussi devenir la leur. Cette proximité et la solitude nécessaire est renforcée par le texte joué au casque.
Dans ces tableaux, le décor fait partie de l’histoire. C’est même à partir d’un élément scénographique que commence la narration et qu'elle s’écrit. Comme une mise en abîme à travers un lieu, un espace. Le lieu comme écho au corps scénographié.
Extrait - Elle avait la main de sa fille dans la sienne
(...) Elle avait mis ses vielles chaussures qu’elle trimballait depuis longtemps déjà et qui lui ressemblaient – un pas donc. Cette nuit-là pour. Arrêter la destruction de sa fille. Désintégration s’était-elle dit ; le matin même, l’observant assise devant son petit déjeuner et comprenant soudainement ce corps comme en chute, en dedans, comme un bloc de glace se décrochant d’une paroi, le son ricochant l’horizon à l’infini. Devant ce bol de céréales que sa fille regardait fixement et qu’elle ne réussissait pas à avaler. Les flocons d’un coup devenus pierre et ciment comme ces carrelages glacials de cette nuit-là. Glacial comme l’innommable. Figés comme le cri sourd. Celui de la gorge pétrifiée. Elle l’avait perçu ce matin-là dans le silence de la pièce, d’un seul coup déchiré par l’aboiement du chien du voisin. Elle avait vu d’un coup sa fille disparaître et devenir ombre d’elle-même. Et alors, elle avait entendu, le son de ce cri muet qui ne s’entendait car il ne pouvait pas se dire. Le son hurleur du silence de l’enfant qui ne sait pas que ce qui arrive ne se fait pas. Mais qui sait que cette chose dépasse une frontière ; celle de son intime, qu’elle ne peut pourtant pas nommer car ce n’est encore qu’une enfant.
LA COMPLAINTE DES ORCHIDÉES
Conception, développement, réalisation Sophie Langevin et Stéphanie Laruade / Repérages et rencontres, écriture et voix Sophie Langevin
Ecriture spatiale et scénographie Stéphanie Laruade / Photographie, graphisme Bohumil Kostohryz / Régisseur, développement QR code Jonathan Christoph /Chargée de production Rébiha Djafar / Auteurs et autrices Nico Helminger, Lise Schmidt, Ian de Toffoli, Cécile Hupin, Hyam Yared, Stéphane Guislain Roussel, Sophie Langevin, Florence Sunnen, Jean-Philippe Rossignol. Pièces sonore Rajivan Ayyappan et Pascal Schumacher / Vidéo Ghazi Frini
La Complainte des Orchidées
est un projet qui met en scène les orchidées de la ville qui sont au bord de nos fenêtres et leurs histoires seront racontées et diffusées par les smartphones des spectateurs/promeneurs.
« Parmi la nation des plantes, je suis à n’en pas douter une représentante particulière : partie de loin, je suis aussi arrivée loin, comme aucune autre fleur ne l’a fait, me semble-t-il. Je vous ai donné la beauté, puis je vous ai aidés à comprendre comment la vie a évolué - à comprendre que nous, les plantes, sommes vivantes, exactement comme vous. » *Alessandro Wagner – Faire l’amour comme une orchidée.
La Complainte des Orchidées est un voyage dans l’intime et de la nature, de la ville et de ses habitants à travers des récits contés par ces fleurs installées sur le rebord des fenêtres des maisons. Ce sont des mini-jardins urbains qui se dévoileront tout au long de la vallée de l’Alzette.
Des autels-nature à dire le monde.
Tout au long de ce parcours les histoires de ces orchidées exposées.
Ce projet est une balade littéraire, botanique, poétique, climatique le long des rives de l’Alzette et ses recoins inconnus, à l’écoute d’orchidées.
Les orchidées poussent sur du si peu, elles peuvent survivre dans la solitude. Elles ne sont pas rancunières, elles acceptent d’être oubliées parfois sur le rebord des fenêtres. Les orchidées font le pont entre le dedans et le dehors. Elles sont les premières observatrices du monde.
Ici, elles vont prendre la parole et dire.
Comme un “trésor national”, ces fleurs ont la particularité de ne pas distinguer les classes sociales. Elles ne craignent pas de s’accrocher sur des terrains différents ; en ça elles sont tolérantes, inclusives et marqueur de la diversité de la ville. Peut-être la raison de leur présence ici.
Elles sont aussi au diapason de notre temps dans le champ de la conformité et de la copie, industrialisées à outrance et vendues dans les supermarchés et les stations-services, ressemblant à des fleurs en plastique couleurs saturées. Elles sont les domestiquées de nos jardins de bord de rue.
Et pourtant, elles sont uniques et si variées, mais il faut s’en approcher pour regarder dans le détail leurs singularités. Il faut prendre le temps de cela.
Avec ce projet, nous invitons les gens à le prendre ce temps de les observer et à tendre l’oreille pour les écouter parler.